Pierre Assouline, sur son blog du Monde, s'énerve de voir tant d'encre couler autour de cette photographie.
On ne peut qu'acquiescer à ce propos de bon sens : ce n'est qu'une photo, d'un écrivain disparu, pas de quoi déclencher une guerre de religion. Et pourtant... Il semble que les débats les plus futiles, quand ils ne sont pas de simples marronniers journalistiques ou des diversions pour occuper le peuple, recouvrent souvent de vrais enjeux, fussent-ils tout à fait mineurs comme celui-ci.
En notre époque iconolâtre, l'image a une puissance que n'a plus forcément l'écrit. De plus, tout le monde se sent qualifié pour parler d'une image, tandis que s'il s'était agi d'un texte, seuls des spécialistes se seraient exprimés. La révélation de cette image a déplacé quelque chose dans l'une de ces constructions vitales que l'on appelle les mythes. Ce n'est pas neutre...! Au-delà les querelles d'égos, la question est de savoir si le mythe Rimbaud peut évoluer ou s'il doit rester tel que beaucoup l'ont intégré à l'adolescence. Et, pour certains, c'est quelque chose qui touche au sacré...
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