Rimbaud par Carjat, 1871 (détail) - Copyright Bibliothèque nationale de France
En 2013, nous avons retrouvé dans les
archives de Paul Claudel une photographie originale de Rimbaud par Carjat (voir « Claudel
et les visages de Rimbaud – Des photographies inconnues », Histoires littéraires,
57, printemps 2014 - article désormais en ligne).
Cette épreuve était connue mais, mêlée à d’autres documents et reproductions modernes, elle n’avait jamais été identifiée en tant que telle. Or il s’agissait bien d’un tirage d’époque, datant de 1871. On ne connaît que deux autres exemplaires de cette image, dont un seul en bon état, qui sont conservés dans des collections privées. De plus, l’exemplaire de Claudel provient directement de la famille Rimbaud, la sœur d’Arthur, Isabelle, le lui ayant légué en 1917.
Compte-tenu de la rareté des portraits photographiques de Rimbaud, cet exemplaire est particulièrement précieux. La comparaison entre les trois épreuves d’époque désormais connues permet également de mettre un terme définitif aux rumeurs farfelues selon lesquelles cette image aurait été truquée par Paterne Berrichon, et donc de préciser notre connaissance de l’apparence du très jeune et foudroyant poète.
Cette épreuve était connue mais, mêlée à d’autres documents et reproductions modernes, elle n’avait jamais été identifiée en tant que telle. Or il s’agissait bien d’un tirage d’époque, datant de 1871. On ne connaît que deux autres exemplaires de cette image, dont un seul en bon état, qui sont conservés dans des collections privées. De plus, l’exemplaire de Claudel provient directement de la famille Rimbaud, la sœur d’Arthur, Isabelle, le lui ayant légué en 1917.
Compte-tenu de la rareté des portraits photographiques de Rimbaud, cet exemplaire est particulièrement précieux. La comparaison entre les trois épreuves d’époque désormais connues permet également de mettre un terme définitif aux rumeurs farfelues selon lesquelles cette image aurait été truquée par Paterne Berrichon, et donc de préciser notre connaissance de l’apparence du très jeune et foudroyant poète.
Rimbaud par Carjat, 1871 - Copyright Bibliothèque nationale de France
En 2015, l’indivision Claudel a
décidé de mettre en vente ce document et nous a chargé de lui proposer un acquéreur.
Nous avons choisi de nous tourner vers l’institution qui paraissait être la destinataire
idéale de cette photographie exceptionnelle : la Bibliothèque nationale de
France (le musée Arthur Rimbaud ne disposant pas forcément de l'autonomie de décision et de financement nécessaires). Mme Sylvie Aubenas, directrice du département des Estampes et de la photographie,
et M. Bruno Racine, président de la bibliothèque, ont immédiatement mesuré l’importance
de ce document et ont permis son acquisition par la BnF.
C’est la seule photographie de Rimbaud poète qui soit, désormais, conservée dans une institution publique. En effet, les musées et bibliothèques ne détenaient jusqu’à présent que des reproductions tardives et plus ou moins altérées des deux photographies de Carjat.
C’est la seule photographie de Rimbaud poète qui soit, désormais, conservée dans une institution publique. En effet, les musées et bibliothèques ne détenaient jusqu’à présent que des reproductions tardives et plus ou moins altérées des deux photographies de Carjat.
En même temps que cette photographie,
la BnF a acquis la seule reproduction authentique du plus célèbre
portrait de Rimbaud par Carjat, que nous avions également retrouvée dans les
archives de Paul Claudel. Il ne s’agit que d’une reproduction en contretype (photographie
de la photographie originale), en tout petit format, réalisée vers 1910, à
partir de l’original appartenant à la famille Rimbaud. Mais ce document est
très important, puisque l’original est aujourd’hui perdu, et que cette
photographie, la plus fameuse de toutes les photographies du XIXe siècle, n’était
jusqu’ici connue que par des reproductions très altérées, parfois retouchées ou
truquées.
Rimbaud par Carjat, 1871, contretype, années 1910 - Copyright Bibliothèque nationale de France
Nous disposons donc désormais de
documents de référence, qui sont accessibles à tous les chercheurs. C’est une bonne occasion de
se repencher sur une irritante question : comment se fait-il que ces deux
photographies, qui ont très certainement été prises le même jour et lors de la
même séance, montrent le poète sous une apparence tellement différente ?
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